Quand les fils racontent des histoires :
Sheila Hicks & Monique Levi-Strauss
Il y a des rencontres qui ne se défont pas, comme un point de couture bien serré. Celle entre Sheila Hicks, artiste américaine pionnière de l’art textile, et Monique Levi-Strauss, grande exploratrice de l’histoire des tissus extra-occidentaux, en fait partie. Soixante ans qu’elles partagent leur passion des fils, des tissages et des savoir-faire venus du monde entier.
L’exposition qui leur est dédiée n’est pas un simple accrochage, c’est une conversation tissée patiemment entre patrimoine et création contemporaine. On y croise des pièces venues des collections du musée – châles, textiles andins et fragments d’histoires – et pas moins d’une trentaine d’œuvres signées Sheila Hicks. Ses créations, multicolores et monumentales parfois, réinventent les gestes ancestraux : nouer, tresser, torsader, envelopper… Des gestes simples, mais qui deviennent universels quand ils se transforment en art.
En parcourant le plateau des Collections, le regard s’accroche tantôt à une fibre délicate, tantôt à une installation monumentale qui accueille les visiteurs dès l’entrée. Ce n’est pas une exposition figée : c’est une traversée. On voyage entre les Andes et les ateliers parisiens, entre héritage et réinvention contemporaine.
Sheila Hicks et Monique Levi-Strauss ne montrent pas seulement des textiles : elles nous rappellent que le fil est un langage universel, passé de main en main, et de siècle en siècle.